Latifa Akharbach plaide pour une refondation éthique de la publicité marocaine

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Lors de la première rencontre nationale sur l’éthique de la publicité, Latifa Akharbach, présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), a lancé un appel fort : repenser la publicité marocaine pour qu’elle serve la vérité, la transparence et la citoyenneté. Selon elle, l’annonce publicitaire doit redevenir un levier de valeurs plutôt qu’un simple outil commercial.

Latifa Akharbach, présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) du Maroc.
Latifa Akharbach, présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) du Maroc.

Repenser la publicité dans l’écosystème médiatique marocain

Dans son intervention d’ouverture, Latifa Akharbach a invité les acteurs du secteur à reconsidérer la place de la publicité dans le paysage médiatique national. Face à la domination de l’économie de l’attention, elle estime qu’il est temps de replacer l’éthique et la responsabilité au cœur des pratiques communicationnelles. « L’enjeu n’est plus seulement économique, mais aussi culturel et social », a-t-elle souligné, appelant à un nouveau contrat moral entre les médias, les annonceurs et les citoyens.

De la rentabilité à la responsabilité

Pour la présidente de la HACA, la publicité ne peut plus être réduite à une logique de profit. Elle doit s’appuyer sur des principes de vérité, de transparence et de respect, et contribuer à la construction d’une société équilibrée et consciente de ses valeurs. Cette vision s’inscrit dans une dynamique mondiale : les consommateurs réclament désormais une communication responsable, libérée des manipulations et des clichés.

Au Maroc, cette évolution marque une transformation culturelle essentielle pour restaurer la confiance entre citoyens, médias et institutions.

Contre les dérives : tromperie, stéréotypes et superficialité

Latifa Akharbach a également mis en garde contre les publicités trompeuses, mensongères ou stéréotypées, notamment celles qui exploitent l’image du corps ou réduisent la femme à un objet visuel. Elle appelle à une relecture critique du discours publicitaire marocain, afin qu’il cesse de reproduire des modèles de consommation superficiels et déconnectés de la réalité sociale. « Il faut revoir la manière dont la publicité représente le citoyen, non plus comme un corps à séduire, mais comme un esprit à respecter »

Vers une culture de la communication éthique et citoyenne

Au-delà des cadres réglementaires, la présidente de la HACA plaide pour une véritable culture de la communication responsable. Cette approche repose sur trois piliers : la responsabilité, la transparence et la citoyenneté. Elle incite les communicants à produire des messages porteurs de sens, qui participent à la construction d’un imaginaire collectif plus durable et inclusif. Cette orientation rejoint les objectifs du développement durable (ODD 12 et 16) : consommation responsable et gouvernance transparente, piliers d’un modèle médiatique éthique et équitable.

l’éthique, nouveau moteur du secteur publicitaire

Le plaidoyer de Latifa Akharbach ouvre la voie à un nouvel horizon pour la publicité marocaine : une communication au service du citoyen, de la dignité et du bien commun.

Redéfinir la publicité comme un bien public plutôt qu’un simple levier économique constitue un acte fondateur d’une transition éthique et durable.


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