La Commission européenne a confirmé l’entrée en vigueur en 2026 du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM) Son objectif est d' imposer aux importations le même coût carbone que celui supporté par les producteurs européens. Pour le Maroc, grand exportateur vers l’Europe, l’enjeu est majeur.
Selon la Commission européenne, la phase transitoire du CBAM a déjà commencé en octobre 2023, les importateurs doivent déclarer les émissions de gaz à effet de serre liées à certains produits comme l’acier, l’aluminium, le ciment, les engrais ou encore l’hydrogène. À partir de 2026, il ne s’agira plus seulement de déclarer mais les exportateurs devront acheter des certificats carbone, indexés sur le prix du marché européen du carbone (ETS) : Système d'échange de quotas d'émissions en Français.
D’après les données de l’UE, ce mécanisme vise à éviter les fuites de carbone et à encourager les partenaires commerciaux à réduire leurs émissions.
Concrètement, pour le Maroc, cela signifie que les industries exportatrices (sidérurgie, engrais, aluminium notamment) devront prouver leur performance carbone sous peine de perdre en compétitivité.
Conscient de l’enjeu, le ministère de l’Industrie a annoncé préparer un système national de certification carbone. Ce dispositif permettra aux entreprises marocaines d’attester officiellement leurs émissions et de répondre aux exigences européennes. De son côté, la CGEM, avec l’appui de l’Union européenne et de la Banque européenne d’investissement, a publié un guide digital de décarbonation pour aider les entreprises à comprendre les règles et à engager des démarches concrètes.
Pour les experts, le CBAM représente un risque à court terme mais aussi une opportunité. Selon une étude relayée par la Banque Européenne d'Investissement (BEI), les entreprises qui investiront rapidement dans l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables pourront non seulement garder l’accès au marché européen, mais aussi gagner un avantage compétitif.
En résumé, le CBAM n’est pas seulement une taxe? c’est un signal fort envoyé à tous les exportateurs.
Pour le Maroc, il s’agit d’un défi de taille, mais aussi d’une chance d’accélérer la transition verte de son industrie. La clé sera d’accompagner toutes les filières, des grands groupes aux PME, pour transformer cette contrainte en levier de croissance durable.
Économie Durable
CBAM : l’Europe taxe le carbone, le Maroc s’adapte
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WB
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