Un événement qui dépasse la dimension maritime
L’interception, par la marine israélienne, de la Flottille du Sumud, composée de plus de quarante embarcations et de centaines d’activistes internationaux, parmi lesquels la militante écologiste Greta Thunberg, l’actrice américaine Susan Sarandon, l’ancienne maire de Barcelone Ada Colau, l’actrice française Adèle Haenel et Mandla Mandela, petit-fils de Nelson Mandela, a suscité une vague d’indignation mondiale. Les navires, partis pour dénoncer le blocus de Gaza et porter un message de solidarité, ont été contraints d’accoster au port d’Ashdod. Là, les activistes ont été menés sous escorte militaire et retenus dans des installations temporaires de l’immigration. Selon les autorités israéliennes, la majorité des passagers devraient être expulsés vers leurs pays d’origine dans les jours à venir. Plusieurs d’entre eux refusent toutefois de signer les documents d’expulsion, affirmant qu’ils ne reconnaissent pas la légitimité de l’interception en haute mer.
Le blocus : une impasse politique et humanitaire
Depuis plus de quinze ans, Gaza est soumis à un blocus terrestre, aérien et maritime qui étouffe l’économie, freine l’accès aux soins et rend la vie quotidienne des habitants de plus en plus insoutenable. L’interception de la Flottille du Sumud confirme que la priorité donnée à la sécurité militaire prime sur les impératifs humanitaires et politiques.
En lieu et place d’une solution négociée, la logique de guerre prolonge le statu quo, rendant toute désescalade plus lointaine. Chaque navire détourné vers Ashdod est perçu, par les habitants de Gaza et par la société civile internationale, comme un symbole d’enfermement et d’échec diplomatique.
Une flottille citoyenne aux couleurs internationales
Les organisateurs de la Flottille du Sumud avaient choisi de mettre en avant la solidarité transnationale comme levier de changement. Outre les personnalités citées plus haut, figuraient également des élus européens, des militants associatifs et des artistes. Leur présence a donné un retentissement mondial à l’initiative, soulignant que la question de Gaza n’est pas seulement régionale, mais touche à des principes universels de droit, de justice et de liberté.
Une vague de protestations en Europe
L’interception de la flottille a immédiatement déclenché des manifestations à Paris, Milan, Athènes, Madrid, Berlin et Barcelone, où des milliers de personnes ont exigé la fin du blocus. Certains syndicats en Italie ont même appelé à une grève générale, tandis que des ONG réclament la suspension des traités commerciaux avec Israël.Ces mobilisations montrent que l’interception ne fait pas taire la contestation, mais au contraire, élargit le front de la solidarité internationale.
Une paix encore plus lointaine
L’épisode de la Flottille du Sumud illustre une dure réalité : tant que la guerre et la confrontation militaire priment, aucune issue politique au blocus de Gaza n’est envisageable. L’interception israélienne enterre, une fois de plus, l’espoir de briser l’enfermement imposé aux habitants de l’enclave palestinienne, tout en transformant les activistes solidaires en prisonniers de passage, retenus puis expulsés comme des indésirables. À l’heure où des voix s’élèvent en Europe et ailleurs pour réclamer un changement de cap, l’avenir de Gaza demeure suspendu entre le poids des armes et la fragilité d’une solidarité citoyenne qui cherche à ouvrir un passage vers la liberté.
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