Actu / GENZ 212

Maroc : une journée de peur collective entre rumeurs et manifestations annoncées Un climat de tension généralisé

W

WB

3 min de lecture
Maroc : une journée de peur collective entre rumeurs et manifestations annoncées Un climat de tension généralisé
WhatsApp mouvement foule .jpg

Le jeudi 2 octobre a plongé plusieurs villes du Maroc dans une atmosphère inhabituelle. Des appels à manifester, relayés massivement sur les réseaux sociaux, ont alimenté un climat de peur et d’incertitude. Casablanca a été au centre de l’attention, mais des informations similaires ont circulé à Rabat, Marrakech, Tanger, Fès et Agadir.

Casablanca comme épicentre

Dans la capitale économique, l’impact a été immédiat : plusieurs banques et entreprises ont donné pour consigne à leurs employés de quitter les bureaux plus tôt. Les parents ont également été invités à récupérer leurs enfants avant l’heure habituelle, par précaution. Dans les rues, la circulation est devenue particulièrement dense, parfois chaotique, alimentée par la peur de rester coincé dans de possibles affrontements.

Des échos venus d’autres ville

Dans d’autres grandes villes, les habitants rapportent des consignes similaires : rentrer tôt, éviter les lieux publics, retirer de l’argent par précaution. Ces comportements révèlent une société qui s’adapte dans l’urgence, mais aussi un climat de nervosité pouvant conduire à des incidents, notamment sur des routes surchargées.

L’absence de communication officielle

À aucun moment de la journée, les autorités n’ont communiqué officiellement pour confirmer ou infirmer les informations relayées en ligne. Ce silence institutionnel a laissé le champ libre aux messages anonymes, aux audios WhatsApp et aux publications virales, souvent alarmistes.

Entre rumeurs incontrôlées et stratégie de peur

Comme lors de la pandémie de Covid-19, la circulation de contenus non vérifiés a façonné la réalité sociale plus vite que l’information institutionnelle. Certaines voix s’interrogent : ces messages diffusés massivement relèvent-ils seulement de l’angoisse citoyenne, ou pourraient-ils aussi traduire une stratégie de dissuasion par la peur ? Si la question reste ouverte, leur impact est indéniable : commerces fermés, routes saturées, familles paniquées et économie ralentie.

Une suspension annoncée par le mouvement GenZ212

En fin de journée, un nouveau rebondissement est intervenu. Le mouvement GenZ212, à l’origine des appels à manifester, a annoncé l’annulation de toutes les manifestations prévues ce jeudi à travers le Maroc. Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, il justifie cette décision par « la confusion et les débordements » observés dans plusieurs villes.

Les organisateurs insistent toutefois sur le caractère temporaire de cette suspension, évoquant une simple « pause » destinée à réorganiser les actions et à éviter que les revendications sociales ne soient dévoyées par des actes de violence.

Une société suspendue à l’incertitude

Ce 2 octobre illustre la fragilité de la confiance collective face à l’incertitude. Entre rumeurs amplifiées par les réseaux sociaux, absence de communication officielle et peur palpable dans les rues, le Maroc a connu une journée de tension extrême. La suspension annoncée par GenZ212 apaise provisoirement les inquiétudes, mais laisses-en suspens les causes profondes de la contestation et la question de la gestion de la peur dans l’espace public.


Commentaires (0)

Laisser un commentaire

Soyez le premier à commenter cet article.