Après plusieurs jours de manifestations initiées par la jeunesse marocaine (GENZ), et marquées par des violences, l’exécutif a réagi en insistant sur le dialogue et la nécessité de traiter les revendications sociales dans le cadre institutionnel. Depuis une dizaine d’années, le Maroc connaît une accumulation de tensions sociales liées à l’emploi, à l’éducation et à la santé. Cette congestion sociale s’est transformée fin septembre 2025 en une contestation inédite, portée en grande partie par la jeunesse.
Les déclencheurs : entre crise sanitaire et choix budgétaires
Le mouvement a été déclenché par deux événements symboliques :
- Le drame survenu à l’hôpital d’Agadir, où plusieurs femmes ont perdu la vie, illustrant les difficultés du système de santé ;
- La construction en un temps record d’un stade en vue de la Coupe du Monde 2030, perçue par une partie de la population comme une dépense mal alignée sur les priorités sociales.
Ces faits ont ravivé le sentiment d’injustice et alimenté la mobilisation, particulièrement chez les jeunes.
Une mobilisation qui bascule
Les premières manifestations se sont déroulées de manière pacifique, avant de tourner à l’affrontement.
- Plusieurs arrestations ont eu lieu.
- Des affrontements ont éclaté, avec des véhicules incendiés et des actes de vandalisme signalés dans différentes villes.
- Deux jeunes ont perdu la vie dans le sud du pays alors qu’ils tentaient de pénétrer dans une brigade locale.
- Le bilan provisoire fait état de centaines de blessés parmi les forces de l’ordre et plusieurs dizaines parmi les civils.
Une réaction gouvernementale après cinq jours
Cinq jours après le début de la contestation, le chef du gouvernement a pris la parole. Selon l’Agence Marocaine de Presse (MAP), il a rappelé que l’exécutif « prend en considération les revendications sociales » et a affirmé la disponibilité du gouvernement au dialogue et à la discussion. Il a souligné que ce dialogue devait se dérouler à l’intérieur des institutions, en insistant sur le fait que la seule voie de règlement des problèmes au Maroc reste une approche basée sur le dialogue.
Le chef du gouvernement a également mis en avant les réformes déjà engagées dans les secteurs de la santé et de l’éducation, rappelant que les attentes exprimées par la jeunesse « convergent avec les priorités de l’action publique ». Il a insisté sur la nécessité de préserver la stabilité et de protéger les biens publics et privés, tout en garantissant le droit des citoyens à exprimer pacifiquement leurs opinions.
Ces cinq jours de contestation révèlent l’ampleur des frustrations sociales accumulées et la rapidité avec laquelle un mouvement pacifique peut basculer dans la violence. La réaction officielle insiste sur le dialogue institutionnel comme unique cadre de résolution, laissant ouverte la question de savoir si cette réponse sera jugée suffisante par une jeunesse en quête de dignité et de reconnaissance.
Soyez le premier à commenter cet article.