**Vendredi soir, à Tissa, dans la province de Taounate, des habitants et des acteurs de la société civile ont manifesté pour exprimer leurs revendications. En plus de revendiquer l’accès à l’eau potable (ODD 6), ils ont demandé la construction d’un hôpital (ODD 3) et l’accès à un emploi décent (ODD 8) afin de subvenir à leurs besoins. Cette mobilisation illustre comment la rareté hydrique, conjuguée aux autres besoins vitaux, commence à peser sur la cohésion sociale.**
Si l’article de Goud.ma rapporte cette mobilisation citoyenne, d’autres sources confirment que la région de Taounate est confrontée à une pénurie d’eau structurelle.
Un rapport officiel de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau potable (ONEE) montre que la ville de Tissa et ses communes environnantes souffrent depuis plusieurs années d’une baisse du débit des forages et d’une dégradation de la qualité de l’eau. Face à cette situation, un projet d’adduction d’eau potable depuis le barrage Idriss Ier est en cours, pour un coût de plus de 120 millions de dirhams.
De son côté, HibaPress rapportait encore en août 2024 les plaintes des habitants de la province, confrontés à des coupures d’eau en pleine saison estivale. Ces témoignages soulignent que le manque d’eau n’est pas une perception, mais une réalité quotidienne qui fragilise la vie locale.
L’eau, c’est la vie. Elle conditionne à la fois la santé publique, l’économie rurale et la stabilité sociale. À Taounate, la rareté hydrique se traduit par :
• Un impact sanitaire direct, car l’absence d’eau potable augmente les risques de maladies hydriques et compromet l’hygiène au quotidien.
• Un impact économique, puisque l’agriculture, principale ressource de la région, dépend étroitement de l’eau. Sa rareté accentue la précarité des ménages, nourrit le chômage et alimente l’exode des jeunes.
• Un impact social, les coupures d’eau et la soif généralisée créant des tensions qui se traduisent par des mobilisations populaires, faute de réponses suffisantes des autorités.
Ces dimensions s’ajoutent aux autres revendications des habitants comme l'accès à un hôpital et à un emploi décent qui rappellent que l’eau n’est pas isolée, mais au cœur d’un système de besoins vitaux indispensables à la dignité humaine et au développement durable.
Les manifestations de Taounate sont plus qu’une revendication locale. Elles constituent un avertissement pour l’ensemble du pays : la rareté hydrique est en train de devenir un facteur de crise sociale.
Le Maroc, qui a fait de l’eau un symbole d’identité collective à travers les siècles, doit aujourd’hui réinventer son rapport à cette ressource rare. Les scènes de Tissa rappellent que la durabilité ne se joue pas seulement dans les grandes métropoles, mais surtout dans les territoires ruraux où l’eau, ou son absence, dessine l’avenir.
Environnement
Taounate : quand l’eau devient une revendication sociale
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WB
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